C'est un joli temple au clocher pointu au coeur même
du village, dans une large rue bordée de maisons bien tenues, dont
certaines sont charmantes. Les abords du temple sont un peu triste ;
grilles rouillées et herbes folles... ll est vrai
que le presbytère, tout à côté, est vide...
Dans un verger en contrebas quelques vieilles tombes
émergent de la neige. L'une d'elles, brisée, est celle de
Claude BOUT (mort en 1616), ministre du Saint Evangile à Belverne
et Etobon et ses trois fils. Sous les noms, des armoiries : un lion appuyé
sur une épée.
L'intérieur du temple est digne d'attention : boiseries
sculptées ; belle chaire sculptée également, comme
le sont l'autel et les bancs.
La galerie est supportée par des piliers aux chapiteaux
sculptés de feuillages. L'ensemble est de très bon goût,
et l'on se sent bien dans cette église équilibrée,
harmonieuse.
De Belverne à ETOBON la route s'élève
par palliers. Du côté du couchant, de belles échappées
vallonnées, quelques fermes isolées, puis les bois.
Ce jour là, la neige, tombée la veille
en abondance, pesait encore sur les branche, s'accrochait aux moindres
brindilles, étincelait par endroits, dans une clairière,
sous un rayon de soleil fugitif.
Le chemin départemental vers Etobon émerge
des bois tout-à-coup. La vaste trouée bornée au nord
par une forte butte est resplendissante ; quelques taches seulement : les
piquets des pâtures, un ou deux bosquets, puis les sommets des toits
du village et le clocher qui se découpe contre les pentes enneigées,
à l'arrière plan.
Si vous passez par là au printemps ou en été
tout sera changé, mais tout sera pareil aussi... les maisons trapues
au pied des collines et le haut clocher aux tuiles jaunes et brunes, comme
le poète.