Magny d' Anigon
Dernier village au nord du Pays, à une lieue de
Ronchamp et de la Côte, gros bourg aux fermes plus basses plantées
le long de ses trois rues, le Magny d'Anigon - demeure du Seigneur Hugon
(Dominus Hugon) - avait autrefois une église importante.
Le Magny, très vieux village de laboureurs, de
potiers et de sabotiers, de charrons et de maréchaux-ferrants, vit
sa population s'accroître considérablement à la fin
du siècle dernier avec les mineurs de charbon travaillant au Puits
Arthur, dans la forêt dominant Ronchamp, puis diminuer à la
fermeture des mines de Ronchamp.
Le Magny d' Anigon est un village de traditions.
Sa chorale donne depuis cinquante ans des concerts. Depuis
huit ans des expositions et des fêtes artisanales lui ont permis
de retrouver sa vraie vocation. Il fut évoqué dans l'Ami
Chrétien d'avril 1975, la petite communauté de graveurs de
cuir implantée dans une de ses vieilles fermes, qui, avec la poterie
et le dernier sabotier, maintient la vie d'antan. Les dernières
années ont vu diminuer le nombre des cultivateurs à trois
.
Les noms qui ont fait le village sont : Petithory, Jacques,
Pochard, Français, Panchot. Le premier nom, comme celui des Hory
et des lselin, étant tellement répandu qu'on lui ajoutait
des sobriquets comme Gros Piar, Soldat, Chasseur, Abram prononcer Obram)
.
Un autre nom est lié au Magny, celui des Jeanmaire.
L'ancien presbytère bâti au siècle dernier à
l'emplacement de l'ancien château abrita cette famille pastorale
pendant près de cent ans. En 1853, François Coillard, élève
à l'Institut de Glay, avant de devenir le célèbre
missionnaire, vint en vacances au Magny chez les Jeanmaire.
Aujourd'hui le presbytère accueille les enfants
du catéchisme, les paroissiens pour les ventes en été
et pour les cultes en hiver. L'église, d'une beauté un peu
sévère, se prête bien aux fêtes, et aux rassemblements
funèbres, par sa taille imposante, mais est trop vaste pour les
cultes ordinaires surtout à la mauvaise saison.
photo Bernard Tournier